1.Une pratique ancienne
Le coupe-choux, accessoire ancestral qui, raffiné et porteur d’histoire, est dernièrement revenu sur le devant de la scène pour reprendre sa place légitime. Pour preuve, quelques hommes ici et là, ont remis au goût du jour la sûreté de l’engin pour assurer des résultats optimaux que proposaient les coupe-choux jadis. La résurgence des modèles artisanaux français, en acier carbone avec des manches en bois d’olivier et en corne véritable témoignent de ce regain d’intérêt. Soit un artisanat français qui repose, en partie, sur un art issu d’une longue expérience de deux siècles ! Avec sa lame repliable dans la chasse (manche), le coupe-choux homme est un rasoir noble et classique qui exige une dextérité manuelle. Cela dit, avec mille et une tentative, la main s’aguerrit et les gestes se font plus adroits voire plus fluides. Il est primordial, en revanche, de s’armer de patience pour s’y adonner.
2.La préparation de la peau
Afin de bien préparer la peau avant le rasage, l’humidification du visage à l’eau chaude est indispensable. D’une part, les pores de la peau s’ouvrent avec la chaleur et, d’autre part, les poils deviennent progressivement malléables, ce qui facilite grandement leur coupe. L’étape suivante consiste à obtenir une mousse crémeuse et onctueuse. Dans un premier temps, il faut non seulement passer le blaireau sous l’eau chaude mais il faut également verser quelques gouttes dans le bol à rasage. Ce même blaireau humidifié vient ensuite se frotter à la surface du savon. Aussitôt que le blaireau est chargé en savon, il est essentiel de faire monter la crème par des mouvements circulaires dans le bol à rasage. Toutefois, s’il y a une quantité d’eau abondante, la mousse devient trop légère et perd inévitablement ses propriétés protectrices tandis que s’il n’y en a pas suffisamment, la mousse sèche rapidement sur le visage. Dans un second temps, le blaireau intervient de nouveau afin d’étaler, par des gestes rotatifs, de la mousse sur les parties du visage à raser. Si bien que le résultat final recouvre la zone à raser d’une couche uniforme : le poil est parfaitement soulevé et ramolli.
3.Les risques de coupures
Une fois que le coupe-choux est pris en main, le pouce doit être positionné en-dessous du talon tandis que l’index, le majeur et l’annulaire au niveau de la soie alors que l’auriculaire, lui, se retrouve sous la chasse. L’appareil doit être tenu fermement pour laisser libre cours au rasage traditionnel qui consiste en la réduction progressive de la longueur du poil. La patience est de rigueur pour faire glisser le rasoir sans pression superflue. Si bien que la technique idéale du glissage délicat et doux sur la peau doit présenter un angle d'inclinaison de 30 degrés, dans le sens du poil. La séance de rasage commence par les joues et se termine par le cou. Toutefois, la peau du cou et de la moustache sont sensibles : il faut faire preuve de douceur et de légèreté lors des passages. L’autre main libre intervient dans l'étirement de la peau afin que les poils se dressent. Pendant que certains hommes ne se contentent que d’un seul passage de rasoir, d’autres recourent à un second passage pour un résultat impeccable. Cette étape, dans laquelle un deuxième savonnage est indispensable avec le blaireau, doit également se faire dans le sens contraire du poil. La patience est requise : une action hâtive encourt le risque d’une entaille !
4.La touche finale
Il se trouve que les novices en matière de rasage traditionnel souffriront non seulement d’une peau un peu plus agressée mais ils seront également victimes d’une sensation de tiraillement. Une réaction quelque peu légitime de la part de la peau : le rasoir décape celle-ci des cellules mortes. C'est pourquoi il est nécessaire de directement hydrater le visage en le rinçant avec de l’eau froide. Si bien que la peau sera immédiatement calmée et les pores seront refermés. Cependant, une fois que la peau est sèche, il faut effectuer un soin après-rasage avec une pierre d’alun qui resserre instantanément les pores de la peau mais qui ne garde pas pour autant à l’abri d’éventuels petites piqûres. Au final, ce dernier geste antibactérien nourrit et répare l’épiderme qui a été lourdement fragilisé.